Je ne vois aucun problème à ce qu’une fille joue à bricoler ou aux voitures et un garçon à la poupée. Ce qui n'était visiblement pas le cas de mon fils.... Quand les préjugés reprennent le dessus ! #fille #garçon #poupee #voiture #prejuges #jouetssansgenre #genre

Les poupées c’est pour les filles !

“Les poupées c’est pour les filles !”. Quelle ne fut pas ma surprise, que dis-je, le choc, en entendant mon fils prononcer ces mots alors même que je m’efforce d’élever mes enfants en prônant le fait que les jouets n’ont pas de genre pour faire tomber les préjugés !

Samedi dernier nous avons ressorti le chariot de bricolage, que mon grand avait reçu en cadeau à sa naissance, et que nous avions soigneusement rangé pour le jour où il y aurait un petit frère ou une petite sœur. Personnellement, je ne vois aucun problème à ce que ma fille joue à bricoler ou aux voitures et mon fils à la poupée. Le principal étant qu’ils s’amusent.

Ce jour là donc, nous avions ressorti le chariot de bricolage que nous avons présenté à la petite et un ancien garage de Loulou qu’il nous réclamait depuis longtemps (rangé pour cause de “ça n’arrête pas de se casser !”).

Ce que nous n’avions pas prévu c’est que cela déclencherait une guerre sans nom. L’un comme l’autre ne voulait pas prêter leur « nouveau jouet » ni même le partager…

Souvenez-vous, il y a quelques temps je vous faisais part de mon inquiétude quant aux chamailleries dues à leur jalousie respective dans cet article.

Oui tu es un garçon mais tu as le droit de jouer à la poupée (et d’aimer ça, en plus !).

Je me suis donc adressé à mon grand en lui disant que cela serait bien qu’un jour ils arrivent à jouer ensemble sans crier et se disputer. La réponse a été sans appel : « Oui mais moi plus tard je ne voudrai pas jouer à la poupée avec elle, c’est pour les filles !».

J’ai été sciée. Simplement parce que je ne m’y attendais pas.

Je lui ai alors expliqué que je ne voyais pas les choses de la même manière et qu’un garçon avait parfaitement le droit de jouer à la poupée, et une fille aux voitures (comme le fait sa sœur). Qu’une poupée n’était pas réservée seulement aux petites filles. Il avait le droit de ne pas avoir envie d’y jouer, mais il ne devait pas s’empêcher d’y jouer sous prétexte qu’il est un garçon. Je lui ai expliqué qu’un jouet est un objet, sans genre, et qu’on pouvait imaginer ce que l’on voulait pour jouer avec, que l’on soit une fille ou un garçon.

Et puis, j’ai essayé de comprendre d’où lui venait ce discours que nous n’avons pas à la maison ni dans notre entourage proche.

L’influence de l’école.

Il n’est pas question ici de mettre en cause l’école mais mes réflexions ont été les suivantes. J’ai compris que mon fils arrivait à un âge où l’appartenance à un groupe commençait à devenir important. Si nous sommes un minimum « sauvés » en petite et moyenne section de maternelle de l’influence que peuvent avoir les autres, les choses changent à l’entrée en grande section. La volonté d’appartenir à groupe de personnes ou de pensées fait son apparition.

A plusieurs reprises depuis le début de l’année scolaire, mon grand m’a parlé du fait qu’il avait envie de « rentrer » dans tel ou tel « groupe de garçons » : « Tu sais maman ils sont cool et ils font rires ». Alors qu’au début de sa scolarité, il n’y prêtait pas attention et jouait autant avec les filles qu’avec les garçons (ce qui est moins le cas aujourd’hui apparemment).

Je me suis alors souvenue de comment cela pouvait se passer dans une cour de récréation. Je me suis remémorée avoir moi-même entendu, petite, des phrases du genre « ahhh tu joues à l’élastique, comme les filles ! » sur le ton de la moquerie. Voilà comment, en 2 secondes, un gamin peut démolir tout un courant de pensées enseigné par les parents à un autre enfant.

Je ne suis pas dupe. Plus les années vont avancer et plus mes enfants seront soumis à des “pressions” extérieures, moqueries, jugements et autres qui pourraient fragiliser l’éducation et les valeurs que je leur enseigne.

Comment contrer les préjugés des autres ?

Je suis consciente qu’en tant que parents, notre rôle est de donner toutes les clés à l’enfant pour qu’il développe lui-même sa personnalité et ses valeurs et non d’en faire une mini copie de nous. Nous ne pouvons ne devons pas formater nos enfants. Mais sans vouloir en faire une copie de nous, les valeurs que nous transmettons, devraient, il me semble, résonner au fond d’eux pour grandir et les aider à décider de l’homme ou de la femme qu’ils souhaitent devenir.

J’avoue toutefois ici me sentir un peu désemparée. J’ai l’impression de lutter contre une force extérieure contre laquelle je ne peux rien. Pourquoi ? Parce qu’en réalité je ne peux pas y faire grand chose. C’est à mes enfants que revient la décision du chemin qu’ils décideront d’emprunter et de l’importance qu’ils accorderont aux préjugés.

La seule chose que je puisse faire est de continuer à transmettre mes valeurs au quotidien. Ce sera à eux ensuite de piocher ici et là et de faire le tri sur ce qu’ils voudront garder ou non. J’en suis consciente, mais en tant que maman c’est une étape difficile à franchir. Reconnaître que, peut-être, ils emprunteront un chemin différent de celui que j’aurais aimé.

Alors comme pour tout le reste, je décide de leur faire confiance. Et surtout, je continuerai à leur proposer de jouer avec tous types de jouets.  Sans préjugés. Non mais !

Et vous, avez-vous déjà été confrontés à cela ? Partagez-vous mon avis sur le fait qu’un jouet n’a pas de genre ? Ou au contraire cela n’est pas concevable pour vous de voir une petite fille jouer aux voitures et un garçon à la poupée ?

garçon fille préjugés jouets

Un petit mot, un avis, une question, laissez-moi un commentaire… j’y répondrai avec plaisir

Et pour ne rien rater, abonnez-vous 🙂

Accueil

12 commentaires sur “Les poupées c’est pour les filles !”

  1. Ton billet m’interpelle car j’entends sortir de la bouche de ma fille (3 ans) des phrases qui ne me plaisent guère comme : le rose, c’est pour les filles. Hum hum… Je sais bien qu’elle entend ce genre d’âneries à l’école alors je m’approche d’elle et lui explique qu’aucune couleur ne peut être assimilée à qui que ce soit et qu’elle peut porter les couleurs de son choix.

    1. Je tiens le même discours quand il me confronte à ce genre de réponse mais de toi à moi je doute que cela change quelque chose pour lui pour le moment… J’ai cette sensation désagréable que ce qui est dit par les autres est plus fort que ce que je lui enseigne dans certains domaines.

  2. C’est une de mes peurs pour mes fils. La pression de groupe est énorme et difficile de tout contrer. J’espère toutefois que l’éducation que je vais donner à mes enfants créera des “réflexes inconscients” qui sauront nourrir leur actions plus tard, lorsque le groupe sera un peu moins important.

    1. Tu as parfaitement cerné ce que je tentais d’exprimer : créer des réflexes inconscients. C’est pourquoi je vais continuer de transmettre mes valeurs, juste pour que ça continue de faire écho… Histoire d’essayer de contrer la pression de groupe 😉

  3. On peut les éduquer dans le meilleur esprit égalitaire, il arrive un âge où il devient difficile de lutter contre l’influence de leurs amis… Mon fils a de la même façon abandonné le rose, sa couleur préféré jusqu’alors, en moyenne section de maternelle, après des moqueries de ses camarades. Il en a été ouvertement très triste, mais tous nos discours et exemples (les maillots de rugby, les chaussures de footballeurs etc) n’ont jamais rien pu y changer…

    1. C’est tellement dommage ! Surtout quand cela attriste l’enfant, car au final il va à l’encontre de ce qu’il a envie… C’est ce qui m’a dérangé dans la réponse de mon fils car quelques semaines avant il jouait à la poupée avec sa cousine ou avec les enfants gardés chez ma maman. J’espère qu’il a entendu mes mots et qu’il gardera cette part en lui.

  4. je commence aussi à entendre ça de mon avant-dernier (bientôt 5 ans). Je ne sais pas s’il s’agit réellement de remarques genrées entendues à l’école, ou si naturellement, les enfants ressentent à un moment le besoin de se regrouper afin de s’identifier, et sans doute de construire leur personnalité ? Le regroupement par sexe est quelque chose qui perdure, que nous soyons plus ou moins féministes, et une soirée entre copines, c’est super sympa, et différent d’une soirée mixte. On n’y parle pas des mêmes choses.
    Je crois que le principal de toute façon, est l’exemple vu à la maison, la manière dont les parents se considèrent réciproquement et réagissent face au partage des tâches. C’est cela qui est fondateur.

    1. Je suis bien de ton avis sur le fait que le principal est l’exemple vu à la maison et aussi qu’il y a nécessairement un besoin de regroupement mais un regroupement veut il forcément dire qu’on doit être contre certaines idées ? Je veux dire, on peut construire sa personnalité et respecter le fait que certaines choses ne sont pas genrées. C’est ce que j’essaye d’inculquer à mon fils. Oui c’est un garçon, et il se regroupera avec des garçons si il le souhaite mais il peut aussi aimer le rose, les poupées ou autre chose si le cœur lui en dit. Le problème ici est que justement certains groupes qu’il souhaitera intégrer lui feront croire le contraire.

  5. Je te rejoins tout à fait… je prône à la maison un discours égalitaire et pourtant, j’entends de plus en plus de choses de la bouche de Cracotte du genre “le rose c’est pas pour les garçons”… Merci l’école ! Je tiens bon, j’explique, je rame… ça portera ses fruits… un jour !

  6. Je suis complètement d’accord avec toi et les précédents avis. Quand ma fille me dit que c’est un jouet pour garçon, je lui demande s’il faut sortir son zizi pour jouer avec (et l’inverse pour mon fils), ça a le mérite de les faire rire tellement c’est incongru de s’imaginer pousser une petite voiture avec son zizi et ensuite on en parle. Ils sont plutôt réceptifs à mes arguments. 😉

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *