Allaitement

Allaitement – Mes retours d’expérience

La semaine mondiale de l’allaitement m’amène à vous parler aujourd‘hui de mon expérience sur le sujet. Comme chaque grossesse, naissance, enfant, l’allaitement a été pour moi une aventure différente entre mon grand et ma puce.

J’ai accouché 2 fois par césarienne. J’ai de nombreuses fois vu passer des articles sur le fait qu’il était plus difficile d’allaiter, ou de mettre en place un allaitement, après une césarienne plutôt que d’un accouchement par voie basse. Pour ma part, je n’ai pas ressenti cela. Je n’ai connu que l’allaitement après césarienne, il est vrai, et n’ai donc pas de comparatif, mais je n’ai pas rencontré de difficulté en tout cas pour la mise en place de la lactation (pour les douleurs à gérer cela a été tout autre). J’ai pu mettre au sein mes enfants en salle de réveil et je me suis accommodée de ma mobilité réduite due aux douleurs de la cicatrice. Cela n’a donc pas affecté la mise en route de la lactation.

Pour mon grand la mise au sein s’est immédiatement bien passée. Il a sans difficulté goûté au nectar et y est retourné de bon cœur, et de nombreuses fois les premières heures et les premiers jours – et nuits… Pour situer un petit peu, Loulou est né avec un petit problème rénal qui inquiétait le personnel médical au niveau de sa reprise de poids. Ils souhaitaient qu’il reprenne du poids rapidement. Trop à mon goût. Loulou est né à 4.180 kg, il avait certes perdu du poids (comme tous les bébés, pas plus) mais à mon sens rien d’inquiétant. Je savais qu’il tétait régulièrement et il remplissait sa couche à chaque fois. Il s’alimentait donc normalement. Il lui fallait juste un peu de temps pour reprendre son poids de naissance. A la maternité, le personnel m’a donc conseillé de donner à Loulou des petits compléments à la suite de la tétée (pour s’assurer qu’il mange correctement). Il a ainsi été habitué très vite à la prise de biberon. Je n’y voyais pas d’inconvénient (et en plus cela m’a permis de gagner en tranquillité avec le personnel…). Comme nous avions mis en place ce système, j’ai demandé au personnel des renseignements afin de continuer un allaitement mixte une fois à la maison. On m’a alors clairement fait comprendre que ce n’était pas une bonne idée. Point. Fin de la conversation.

La première chose que j’ai dit à mon mari en entrant dans la voiture le jour du départ a été « je te préviens, on va acheter du lait car j’ai besoin de dormir cette nuit ». J’avais passé un séjour épuisant qui avait commencé avec 4 nuits blanches, un aller-retour en ambulance avec Loulou pour des examens dans une autre maternité (avec les douleurs de la césarienne), un baby blues carabiné en milieu de séjour et un personnel épuisant… J’ai donc appelé la sage-femme qui me suivait avant mon accouchement qui m’a gentiment conseillée sur la marche à suivre si je souhaitais mettre en place un allaitement mixte.

Nous nous sommes donc équipés de biberons avec système anti-colique et de lait favorisant une digestion facile. J’allaitais la journée et le papa donnait un biberon la nuit ce qui me permettait de me reposer un peu. Nous avons eu la chance que Loulou accepte ce rythme et cette “bi-lactation”. Passer du sein au biberon et inversement n’a jamais été un problème pour lui. Vous vous demandez peut-être : pourquoi ne pas avoir tiré mon lait ? Pour 2 raisons : je n’étais pas équipée en sortie de maternité et surtout j’avais essayé le tire-lait électrique à la maternité et j’avais détesté. Je suis pour l’allaitement, à 100% (si c’est le souhait de la maman) mais de vous à moi, donner à mon enfant un seul biberon de lait non maternel dans une journée ne m’a jamais fait frémir. Au contraire, cela me convenait parfaitement. Loulou a pris le colostrum qu’il devait prendre et était allaité 23h/24h… Je ne vous dirais pas que cela a été tous les jours facile pour moi, enfin surtout pour mes seins, mais grâce à des conseils de sages-femmes et lectures sur le net, je connais maintenant quelques techniques pour soulager une montée de lait ou une tétée loupée que je vous livre en fin d’article.

Avec ce système j’ai pu progressivement augmenter le nombre de biberons pour un sevrage tout en douceur. J’ai allaité mon grand jusqu’à la reprise du travail. J’avais gardé la tétée du matin jusqu’à ce qu’il me fasse comprendre que cela ne lui suffisait plus et qu’il souhaitait le biberon.

Pour Louloute cela a été tout autrement. La mise en place a été tout aussi facile. Dès la salle de réveil, comme son grand frère, elle s’est jetée sur le sein et a tété de bon cœur. Nouvelle maternité, nouveau personnel, cela s’est beaucoup mieux passé. Et puis j’avais déjà été maman. Et ça, pour le personnel médical ça fait une différence… C’est fou en y repensant, on nous « colle » assez rapidement cette étiquette de « elle est déjà maman, elle gère ». Alors, c’est vrai, en partie, mais en réalité j’avais encore une tonne de questions. Je n’ai donc pas hésité de leur demander à nouveau des conseils sur les positions à tenir, les durées des tétées, la fréquence etc… Je crois que s’il y a bien une chose qu’il ne faut pas se retenir de faire c’est demander. Il n’y a aucune honte à ne pas savoir ou d’avoir simplement envie (ou besoin) d’être rassurée.

Cette fois-ci j’avais demandé une sortie anticipée de la maternité, souhaitant à tout prix rentrer à la maison le plus vite possible (de vous à moi cela a été une erreur, vous allez comprendre pourquoi). J’avais bien récupéré de la césarienne, le seul critère qui me donnerait mon ticket de sortie était : la reprise de poids de ma puce. Je crois qu’elle l’avait bien compris et a travaillé efficacement pour que je sorte à la date voulue 😉 Je suis rentrée un samedi et ça a été le week-end de l’enfer.

J’ai eu une montée de lait astronomique et je n’arrivais pas à “me soulager”. J’ai eu peur de l’engorgement et il a fallu que je trouve une solution. J’ai appelé la maternité (qui a un service permettant aux mamans sorties récemment de téléphoner pour obtenir des conseils). Le conseil : vous n’arrivez pas à vous soulager seule, tire lait. Je me souviens que la personne m’a dit « vous n’avez pas une amie qui a un tire-lait ? ». Et là ça a fait tilt. Ma voisine avait accouché 3 mois avant mois. Et puis allez savoir pourquoi je me suis dit « elle est médecin, elle a forcément un tire-lait ». Ne voyez là aucune logique, il n’y en a pas. Mais à ce moment-là ça a été ma logique de maman désespérée souhaitant se « soulager » au plus vite des douleurs mammaires.

Je suis donc allée toquer chez elle, en robe toute difforme (qui était la seule chose que je supportais en cette période de canicule), bas de contention, claquette, tête de désespérée. La grande classe. Elle m’a dit « entre ! ». Ils avaient du monde ! 😂 Bref, elle était équipée : tire lait manuel ou électrique, j’avais le choix. J’ai pris les deux (au cas où). J’ai refusé de me servir du tire-lait électrique, qui a tendance à stimuler la lactation, puisque ce que je souhaitais c’était me soulager sans stimuler à nouveau. Le tire-lait manuel m’a sauvé. Vraiment. Je me suis rendu compte après avoir rempli le biberon que je pouvais nourrir 5 enfants de l’âge de ma fille. J’avais donc une lactation très importante.

Je n’avais pas mis en place d’allaitement mixte. Le papa m’avait dit « on peut essayer en allaitement unique, si cela fonctionne bien ». J’ai dit ok. Ça aussi je l’ai regretté. J’étais tellement fatiguée que je n’ai pas tenue. Les premiers jours je pleurais de douleurs à chaque tétée. Je n’en pouvais plus. Je me souviens de 2 choses que m’a dit ma sage-femme. La première « vous avez fait le plus dur, ne vous arrêtez pas maintenant » et elle avait raison. La deuxième (plusieurs jours après) « c’est votre choix, pas celui de votre mari. Si vous souhaitez passer à l’allaitement mixte, faites-le ». Là encore elle avait raison. Mais je ne l’ai pas fait. J’avais BESOIN que ce soit une décision conjointe, d’être entendue et comprise dans ce que je vivais et dans le fait que j’avais besoin d’un appui extérieur.

La lactation s’est arrêtée nette au bout d’un mois et demi. Je m’en suis rendu compte lorsque j’ai commencé à donner le biberon à ma puce, qui criait famine, et que de louper plusieurs tétées dans la journée n’avait aucun impact sur mes seins. J’ai tout de même continué à la mettre au sein pour stimuler un peu mais cela n’a pas duré longtemps. La fatigue avait pris le dessus, ma lactation n’était plus. Je m’en suis voulue. J’aurais aimé que cela dure un peu plus longtemps. J’aurais dû m’écouter. Plus. Mieux. Et surtout me reposer.

L’unique conseil que j’ai envie de donner à une jeune maman est : écoute-toi. Je ne dis pas par là qu’il faut ignorer les conseils du personnel médical ou de l’entourage qui peuvent ou souhaitent être bienveillants. Je dis que si la situation ne vous convient pas ou que si vous n’y arrivez pas comme on vous dit de faire : dîtes le. Cherchez la meilleure solution qui conviendra à vous et à votre bébé. C’est votre histoire. Ça se passe entre vous. Il n’y a pas de « norme ». Pour ma première grossesse j’ai trouvé cela dommage qu’à notre époque je ne puisse pas discuter d’allaitement mixte avec le personnel hospitalier. A trop vouloir convaincre les femmes qu’il faut absolument allaiter ne risque-t-on pas de provoquer l’effet inverse ? Si je n’avais pas été entendue par ma sage-femme aurais-je poursuivi l’allaitement ? J’aurais pu être découragée de la perspective d’un allaitement exclusif. Un allaitement mixte n’est-il pas une solution permettant à l’enfant d’être allaité même si cela ne l’est que partiellement ? Il n’y pas que allaiter ou ne pas allaiter. Le bien être de la maman et du bébé doit passer avant tout. C’est primordial. Si la maman n’est pas bien comment peut-elle donner le meilleur à son enfant ?

Pour celles dont les montées de lait font souffrir ou si vous souhaitez soulager des douleurs après avoir fait “sauter une tétée” (comme par exemple au moment du sevrage) voici quelques conseils :

  • L’homéopathie. Malheureusement je ne me souviens plus de ce que m’a donné la sage-femme (et je ne suis pas à la maison pour chercher). Mais de toute façon, même en homéopathie mieux vaut éviter l’automédication. Par exemple le traitement sera différent si vous êtes plus à l’aise avec ou sans soutien-gorge pendant cette période. Mieux vaut donc vous tourner vers une sage-femme, ou un médecin homéopathe pour cela.
  • Le masque d’argile verte. Je l’ai fait pour mon grand et cela me faisait du bien avant d’aller me coucher. Je l’étalais sur toute la poitrine (en évitant l’aréole) et je mettais un linge chaud et humide par-dessus pour que cela ne sèche pas. Je le laissais poser quelques minutes avant de rincer à l’eau chaude.
  • Tirer son lait manuellement. Vous pouvez reproduire le mouvement de sucion que fait votre bébé sur votre mamelon avec vos doigts. Là encore adressez-vous à votre sage-femme qui vous montrera le geste parfait (je ne peux pas vous montrer 😂) pour pouvoir vous soulager en drainant tout en évitant la stimulation (ce que ferais justement la sucion de votre bébé). C’est donc un geste à acquérir.
  • Si vous n’y arrivez pas (personnellement j’ai toujours préféré cela pour éviter tout risque de stimulation) il existe des techniques permettant au lait de sortir « seul ». Cela est beaucoup plus long, mais ça soulage toujours. Par exemple vous pouvez immerger votre poitrine dans de l’eau tiède. C’est assez impressionnant, pour l’avoir fait. Le lait sort tout seul. Ou encore vous masser les seins sous la douche avec de l’eau chaude. L’eau chaude a un pouvoir drainant sur vos seins qui permet d’éviter les engorgements. Masser du haut du sein en ramenant vers votre mamelon, le lait devrait sortir tout seul.
  • Si vous utilisez un tire lait, préférez un tire lait manuel pour vous soulager. Le tire-lait électrique est idéal pour faire ses “provisions de lait”. Mais si votre but est d’accommoder vos seins à une tétée en moins ou soulager une lactation importante par rapport à la quantité bue par votre bébé mieux vaut préférer le manuel. Parole de sage-femme.

Personnellement j’ai toujours été soulagée par la chaleur. Encore une fois cela est propre à chaque femme. Certaines se sentent plus soulagées avec le froid et utilisent de la glace. Pour le savoir, il faut tester !

Vous ne trouverez pas nécessairement immédiatement de quoi vous soulager, c’est normal. Ne vous découragez pas et continuez de chercher ce qui vous conviendra le mieux. Pour mon ainé c’était les cataplasmes d’argile et les massages. Pour Louloute les massages ne suffisant pas toujours je me servais du tire lait. Testez, essayez, mais surtout ne restez pas dans la souffrance. Demandez conseil et tout se passera bien 😉

Et vous, avez-vous choisi d’allaiter ou non ? Avez-vous des techniques ou conseils pour les jeunes mamans ? Ou encore une expérience ou un témoignage à partager ?

Un petit mot, un avis, une question, laissez-moi un commentaire… j’y répondrai avec plaisir

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4 commentaires sur “Allaitement – Mes retours d’expérience”

  1. Waou quelle expérience!!! Moi aussi deux césariennes. Pour la première mise en place de l’allaitement en salle de réveil, petits tiraillements vite soulagé grâce aux bons conseils d’une auxi arrivée a j+2 de la césarienne (changement de garde qui a sauvé mon allaitement) bons conseils bonnes positions et c’est parti pour 8 mois d’allaitement avec des baisses de régime et la decouverte d’une intolérance au lactose pour ma choupette mais en me privant de protéines de lait de vache tout a été pour le mieux (ca a été le meilleur regime de ma vie moi qui mange du fromage toute la journée 😂😂) et voila un jour elle a 8 mois et te dis j’en veux plus alors tout s’arrête lol!!!
    Pour la deuxième pas possible l’avoir plus de 5min en salle de réveil…..née a 36SA (chute dans la douche) il fallait qu’elle reprenne du poids vite! Je voulais que mon allaitement fonctionne comme pour la première mais dans la vie on fait pas toujours ce qu’on veut….on te propose de stimuler ta lactation pour la montée de lait et la tu te trouves colle une vache a lait avec le tire lait électrique entre les tétées pour être sur d’avoir du stock 😣 pour la prise de poids….ma mini n’arrivait pas a téter comme il faut (frein de langue???? Mystère sans reponse….) très vite des sucons…retour a la maison comme ca puis des crevasses, une infection mamaire et moi qui ne voualit rien lâcher je voulais l’allaiter mais au fur et a mesure du temps malgré tous les conseils et la bienveillance de ma sage femme, l’angoisse quand l’heure de la tétée arrivait les pleurs pendant et derrière 1h à me soigner pour éviter de trop saigner…..après 3 semaines en enfer j’ai fait le deuil de mon allaitement et entamer le sevrage qui heureusement a été rapide grace toujours aux bons conseils de ma sage femme qui en passant m’a dit que vu comment elle tetait mal (claquement de la langue) son biberon ce n’était pas etonnant qu’elle m’ait massacré!! Bref deux aventures bien différentes!! Mais si un jour troisième je repartirais sur l’allaitement sans toutefois m’acharner comme la dernière!!!

  2. J’ai allaité mon fils jusqu’à ses 3 ans sans rencontrer aucun souci. Par contre, pour ma fille, dès la maternité elle ne prenait pas correctement le sein, j’ai donc dû lui donner le biberon et de retour à la maison j’ai loué un tire lait électrique afin qu’elle puisse prendre mon lait, cela n’à pas été facile, car je devait tirer mon lait pour chaque tétée même la nuit le tire lait fonctionnait 😐 n’ayant pas trouvé une meilleure organisation et étant épuisée par ce rythme infernal. Puis je me suis motivée pour la remettre au sein, cela ne s’est pas fait de suite, mais on y est arrivé au bout de longues semaines d’efforts! Aujourd’hui elle a 10 mois et je l’allaite encore… Si je peux donner un conseil aux futures mamans c’est de suivre son instinct et de ne rien lâcher.

  3. Bonjour, je découvre ton blog. J’ai allaite mon fils jusqu’à qu’il ait un 1 an, maintenant il a 4 ans. J’habite au Japon et ici ils prônent l’allaitement, c’est tellement évident qu’à la maternité on ne m’a pas demandé si je songeais à allaiter OU à donner le biberon voire à un allaitement mixte. Mais cela ne m’a pas dérangeais, du coup j’ai allaite exclusivement jusqu’à que mon fils commence la diversification alimentaire soit pendant 5 mois. A partir de ce moment la, je n’ai allaité que du sein gauche car sans vraiment savoir pourquoi le droit ne produisait plus de lait. J’ai beaucoup aimé allaiter, j’en garde un bon souvenir et surtout je trouvais cela tellement pratique ! Un mois avant que je ne commence doucement le sevrage j’ai eu une mastite au sein gauche, il était dur et tres douloureux, j’avais beau masser et essayer de faire sortir le lait « coincé » rien ne fonctionnait. J’étais si mal que j’ai fais de la fièvre. Finalement je suis aller voir une femme qui avait été recommande par la maternité, elle m’a massé le sein pendant 1h, le lait jaillissait de temps en temps et elle appliquait aussi des compresses chaudes, qu’est-ce que ça m’a fait du bien ! Si j’ai un deuxième j’allaiterai à nouveau sans problème 🙂

  4. Jolie expérience, qui montre que si maman a envie ça peut marcher passer de bons moments exceptionnels avec bébé, merci pour ce partage

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